FEUX CORSES
D'abord il y a le feu de l'été,
quand la chaleur fond sur le vacancier
comme un aigle sur sa proie,
et le fait rêver de sieste à l'ombre naturelle et bienveillante d 'un arbre centenaire.
Ensuite il y a les feux qu'on redoute,
maux honnis de tous :
les feux incendiaires qui, ayant démarré -minuscules- à l'orée d'un bois,
dévorent en quelques minutes forêts couleur topaze et friches arides.
Après il y a les feux dont se parent les paysages,
ceux qui embrasent et dorent le col de Battaglia au coucher du soleil,
ou les versants du Monte Padro et du Monte Cinto :
la légende ayant nommé l'île "île de beauté"
trouve là sa justification.
Enfin il y a les feux de la rampe :
quel art divinatoire, quelle chiromancie,
aurait pu parier que chaque année (depuis 13 ans) mi-août
des centaines d'amateurs de l'art théâtral
se retrouveraient dans ce coin perdu de la Balagne
pour écouter et regarder une brochette de comédiens amateurs
dire, lire, savourer et offrir les mots des auteurs ?
(qui du Shakespeare, qui du Goldoni, qui du Dario Fo....)
Et cette année, dix comédiens amateurs du Lot et Garonne
("ah, le pays du pruneau", renchérissaient les spectateurs )
venus participer à ces Rencontres Internationales Artistiques,
pour dire, savourer et offrir, les mots de Boccace ;
et, cerise sur le gâteau
(ou, comme dirait ma grand-mère "vanille dans le riz au lait" !!!),
j'étais parmi ces dix chanceux....
Mademoiselle Qui