Tourmente
La pression devient de plus en plus forte, mais faut-il en arriver là ? Malgré le pacte qui nous avons scellé, malgré notre passé commun et les liens qui nous unissent, faut-il que j’en arrive à congédier l’ami, l’ancien partenaire que j’ai admiré, qui a crevé l’écran par ses prestations, l’actuel entraîneur dont je loue la compétence depuis plusieurs printemps.
Dois-je faire table rase de ce passé riche en émotions où les sentiments sont mis à mal par l’entourage proche du club, les médias, les actionnaires désireux de changement afin de protéger leurs intérêts. Si le club a connu un tel envol, il le doit à cet être généreux dans l’effort et le travail.
Dois-je ménager cet homme en le soutenant plus que jamais malgré les aléas d’une saison difficile ? Bien sûr, dans ce cas il est le plus exposé aux critiques puisque les résultats ne suivent plus. Est-il le seul à devoir se remettre en question ? Je sais qu’il est proche de ses joueurs et qu’ils lui vouent une totale confiance. Il sait leur parler, distillant douceur et fermeté , transmettant expérience et enthousiasme.
Moi qui l’ai vu hurlant sa joie, gesticulant avec ferveur, ivre de colère, je sais à quel point il respire, pense et vit sa passion. Lui qui a toujours connu ce club et l’a hissé à un tel niveau ne mérite pas la situation présente. Il n’est sans doute pas le seul à mériter le carton rouge et c’est tout un groupe qui se doit de réagir.
Vous l’avez compris, j’ai pris ma décision. Je laisserai du temps à cet homme, je serai encore plus présent à ses côtés, le soutiendrai contre vents et marées, le protègerai contre ce panier de crabes médiatique qui s’agite. Une fois la tourmente passée, c’est lui qui décidera de partir ; il lui manque un titre pour partir en beauté et tout le club doit se remettre en question pour lui apporter le soutien nécessaire à l’aboutissement de son projet.
Jean