Chez moi
Ma véranda, un éclat de soleil !
Périodiquement, j’y viens lézarder.
J’y suis dans l’espace, la lumière.
Quand le soleil automnal
Libère sa douceur éphémère,
Que les papillons
Butinent les dernières fleurs,
Je m’y glisse,
Dans l’interstice d’un rêve.
Je ferme les yeux,
Et suis dans un lagon,
Nageant parmi les coraux,
Des poissons prodigieux me frôlent.
Toc !
Un malheureux oiseau
Vient de s’étourdir sur la vitre,
Me faisant retomber dans la réalité.
Devant moi, majestueux,
Est toujours le grand chêne.
Quelques coprins chevelus,
Soulèvent du chapeau l’herbe drue.
C’est moins spectaculaire
Mais j’aime, je suis chez moi.
L’oisiveté y est bonne,
Malgré l’opprobre des heures qui passent.
J’y oublie leur cadence,
Tenace et sans trêve
Qui vers le néant,
Lentement nous entraîne.
Colette