Et au milieu coule une rivière...
Le raide escalier de fer nous conduit jusqu’au fond de l’abîme, cent mètres plus bas, là où la rivière a creusé son lit durant des millénaires et s’est faite artiste en sculptant sur les parois des formes surprenantes ...Tel une lunette astronomique , l’œil du gouffre fixe le ciel immensément bleu et l’on devine le pays écrasé de soleil. Par cet orifice béant, l’obscurité repousse la lumière...
Le parcours sinueux épouse le cours d’eau et la roche laisse apparaître une kyrielle de coulées de calcite et de concrétions modelées en bêtes monstrueuses, animaux fantastiques, colonnes de guingois, forteresses et manoirs qui se détachent dans cette lumière intemporelle.
Subjugués par cette exposition de tableaux fascinants, le charme grandit au fil de notre progression.
Puis la rivière s’élargit et devient profonde.
Les barques glissent sur ses eaux limpides et silencieuses .Les stalactites représentant des candélabres de cire fondue, des serviettes pliées, des piles d’assiettes au-dessus de lacs et de bassins, jalonnent notre voyage. Soudain, elle échappe à notre regard et se glisse sous la roche pour un parcours secret que, seuls, les spéléologues tentent d’explorer.
Lors du retour, notre attention s’arrête sur les œuvres de l’artiste qui expose dans ces profondeurs. Son inspiration exclusive est en osmose avec cet univers que les personnages de bronze semblent veiller.
Nos yeux se réadaptent à la lumière.
A l’office du tourisme, me voilà en quête d’un ouvrage riche en images et de souvenirs dans l’abîme du temps... Dany
