Jeux d'enfants.
Nicolas attendait le visage enfoui dans le creux de son bras que les dernières images des mauvais rêves qui avaient agité son sommeil disparaissent. Derrière ses paupières closes défilait encore la course-poursuite qu'il avait livré aux gangsters dans sa voiture de police, gyrophare en action et sirène hurlante dont l'écho se répercutait au sommet de son crâne un peu douloureux.
Tout à coup, il se souvint qu'aujourd'hui était le premier Dimanche de Mars. Il sauta de son lit, tira les rideaux et scruta le ciel. Le soleil était là mais déjà de gros nuages annonçaient pour bientôt une de ces giboulées habituelles en cette saison.
Il descendit en hâte prendre son petit déjeuner dans l'immense cuisine du château que ses parents avaient reçu en héritage. Pour maintenir en état leur patrimoine ils avaient du supprimer tout le superflu de leur vie précédente et ouvrir le château au public afin de récolter quelques fonds supplémentaires. Nicolas adorait ces visites qui rompaient un peu la monotonie de sa vie. Il suivait un moment la file des visiteurs, écoutait d'une oreille distraite les sempiternelles anecdotes que son père rapportait au sujet de ses ancêtres dont les portraits trônaient dans la grande galerie. Il n'aimait pas ces peintures qui lui semblaient hostiles et il avait toujours l'impression que ses aïeux l'espionnaient. Alors, il repérait les enfants qui échappaient à la garde de leurs parents et les entrainaient dans les souterrains dont il connaissait les moindres recoins. Là, avec un vieux drap il se déguisait en fantôme et poursuivait en hurlant les enfants qui riaient. Il arrivait parfois que l'un d'entre eux pris de peur veuille retrouver ses parents. Nicolas proposait alors de partir à la chasse au dragon qu'il affirmait avoir rencontré plusieurs fois et qui devait sommeiller dans quelque coin. Tel un dompteur, une lanterne au bout de son bras il faisait marcher sa petite troupe à pas furtifs et sans bruit ils exploraient le dédale des souterrains. Ils finissaient toujours par aboutir au pied du vieil escalier de pierre qui menait à la salle d'accueil. Il fallait remonter mais Nicolas promettait toujours que la chasse reprendrait bientôt.
Le nez collé à la vitre il regardait les enfants partir déjà impatient d'être à dimanche prochain.
Evelyne.
(l' histoire ne le dit pas....mais Evelyne s'est enrhumée dans les souterrains de ce château!!!)
