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20 juillet 2013 6 20 /07 /juillet /2013 23:22

Un art de vie

Les disciples d’Emmaüs ont rassemblé une foule de gens : chrétiens, musulmans, juifs…population bariolée de tant de peaux différentes, de costumes hétéroclites, pour une vente traditionnelle, en faveur des déshérités.

Dans ce grouillement cosmopolite, un personnage tranche : son physique, son aspect vestimentaire n’ont rien de particulier. Dans sa silhouette, il y a simplement, un petit quelque chose, mais quoi ?

Est-il là pour satisfaire à un devoir, ou,  par pure politesse ?

Se doit-il d’accomplir, par bienveillance, sans obligation aucune, des gestes de générosité ?

Faut-il que sa démarche prouve d’excellentes dispositions vis-à-vis des uns et des autres ?

Qui le sait ?

Le fait est qu’il n’intrigue pas davantage les miséreux de ce pauvre monde. Tous l’écoutent, le regardent, semble-t-il, heureux  de ce qu’il dit, de ce qu’il fait.

Il tient à offrir et c’est une volonté évidente, des agapes fraternelles à tous, repas pris en commun où règne une saine communion.

A l’occasion d’une vente de charité traduite « en enchère » à l’un des stands, sorte de tombola où les lots de peu de valeur peuvent atteindre une offre supérieure à la mise à prix, il n’hésite pas à surenchérir pour s’attribuer un affublement inqualifiable tant il est saugrenu. Un plaisir immense rayonne de son visage.

Dans son attitude, il a orchestré à sa façon le déroulement de sa mise en scène qui le glorifie dans sa générosité.

Le fruit de ses observations, la fortune de ses mots ont fait qu’il a gagné l’estime de chacun. C’est un véritable message de l’au-delà qu’il a transmis.

Hélas ! ce n’était qu’un faquin ! Il avait joué un jeu de rôle.

Dans une de ses maraudes, il avait cambriolé les propriétaires d’une demeure cossue mais son trésor mal acquis il n’en avait pas voulu…

Comme le soir arrivait, il fit deux pas pour s’éloigner des lieux mais il virevolta pour mieux apprécier le bonheur qu’il avait pu faire partager à cette foule qui, dans son inconscient, l’adulait !

De son fric-frac, un zeste était resté en sa possession : un grand cru d’un vignoble dont il n’avait aucune connaissance. En brave ivrogne qu’il était, il partit se réfugier dans l’antre de Dionysos, pour mieux cuver sa supercherie d’un grand seigneur. Dans la nuit avancée, sous un clair de lune, une pipistrelle, dans un battement d’ailes précipité, virevoltant, le frôla. Aucune réaction de l’individu…sa démarche chancelante…son haleine vineuse…en disaient long…

Après avoir grisé son entourage, il était redevenu le maraud, personnage méprisé de la société !

De la lumière, il avait sombré dans le néant !

 

                                                                                 Serge

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