Conte et réalité ou le pouvoir des contes
Mamie Julie n’était pas d’accord ;
trop jeune, trop jolie, trop fragile, mais sa petite fille piaffait.
Celle qui remplaçait sa mère évoquait les aléas de la vie, cette vie
que sa petite connaissait si mal.
Elle avait la beauté du Diable et la douceur de l’Ange, tentation
pour les Imposteurs.
« Tu ne sauras pas congédier les flatteurs.
Proie fragile, tu ne verras pas le piège derrière les compliments,
écran de fumée trompeur. »
Mais la Jolie, impatiente de prendre son envol, restait sourde aux
conseils de l’aïeule.
Hélas ! la grand-mère avait oublié de lui parler du Petit Chaperon
Rouge, de son petit panier garni et de sa fâcheuse rencontre.
Alors, elle se lança :
« Ma Mignonne, faisons un pacte. Lisons ensemble un conte
célèbre et tu comprendras mieux la réalité de la vie, ses pièges
et ses embûches.
Mignonne, tu es au printemps de ta vie, une Rose, à peine éclose.
Et tu m’es si précieuse ! »
La Julie