Fête votive au village.
Pour commencer la messe, on éteint les lumières
De la petite église aux portes de « guingois »…
Les paroissiens assis ressassent leur prière
Aidés par un curé empreint de bonne foi.
Soudain, de l’extérieur une explosion puissante
Perturbe cet office ; un pétard magistral
Jeté par des enfants de façon provocante
Irrite le curé de ce monde rural.
Cet érudit curé et son antiphonaire
Sous son bras, bien serré, s’apprête à chantonner…
Il fredonne ô combien, une œuvre séculaire
Aux rythmes incertains, aux arpèges soignés.
A la fin de l’office, la messe terminée,
Il va bientôt falloir prendre l’apéritif
Offert par la mairie, blottie dans la vallée,
Aux confins d’un îlot parsemé de massifs.
Monsieur le maire, anxieux, s’apprête à tout nous dire,
Il prononce déjà quelques mots en latin,
Puis patois, puis français, afin de nous séduire…
Langue vernaculaire, au ton républicain.
Le curé et le maire évoquent le dilemme
Entre la chrétienté et la laïcité…
Mais les verres sont pleins…ce n’est pas un problème
Pour les badauds enclins à la diversité.
Le repas est servi, on boit et on écoute
Les succès de chansons d’hier et d’aujourd’hui,
Les convives qui dansent et qui déjà se voûtent
Sous l’emprise du vin, tanguent au fil de la nuit…
Inutile parfois de prendre des remèdes…
L’alcool a des vertus enchéries de flonflons…
Sans aucun somnifère, aux effets qui succèdent
Les fêtards dormiront, rentrés à la maison.
Jean Sueur