Réunion du collectif
Je devais absolument y assister.
Evidemment, j’avais accepté une responsabilité dans cette association alors le président était inflexible :
« Présence indispensable »
J’en sortais abreuvée de mots ronflants : solidarité, bénévolat, aides diverses vers toute la misère du monde…Notre compassion et nos actions y peuvent si peu !
Une grande lassitude et une impression d’impuissance devant les besoins exposés m’enveloppaient.
Je réagis par l’achat d’une gaufre croustillante que je croquais en me rendant, pour me détendre, vers la plage toute proche.
Le soleil couchant fit tout pour me plaire. Il étendit un léger voile sur le ciel, y joua de sa palette flamboyante puis l’atténua doucement en peignant la mer qui devint alors nacrée comme une perle : bientôt, les alizés emportèrent ces couleurs sublimes vers d’autres horizons.
Merci au créateur pour ce spectacle gratuit fait au monde entier sans distinction aucune mais, qui peut l’apprécier avec la faim au ventre ou la violence qui menace ?
Il faut réagir.
Je me levais pleine de courage pour apporter cette chose infime qu’est ma bonne volonté dans ce grand chaos du monde.
Colette